15 juillet 2016
Comment comprendre qu'un père de famille fonce sur la foule, sur des enfants, avec la volonté de tuer, d'écraser? Comment comprendre cette violence préméditée?
Inconcevable pour nous, communs des mortels.
Aujourd'hui, je n'ai pas eu envie de chercher de réponses, ni d'écouter commentaires et analyses. Aujourd'hui j'ai simplement pleuré avec et pour les victimes niçoises. Aujourd'hui, surtout, j'ai dit à mes proches que je les aimais.
A mon petit niveau, c'est la seule réponse que je puisse apporter, me semble-t-il, à ce genre de folie : aimer et profiter de chaque instant de la vie, avec respect et empathie. Malgré l'horreur, la tristesse et la colère.
Le contraire de ce que préconisent les extrémistes.
16 juillet 2016
Il est possible que, tout comme à Dijon, l'attentat de Nice soit l’œuvre d'un fou non radicalisé. Que ce soit le cas ou non, je m'interroge sur notre responsabilité commune. Certes l’État islamique donne des consignes claires à leurs sympathisants. Mais les autres, les entendraient-ils sans le martèlement dans les médias de l'idée que chaque citoyen peut se transformer en terroriste, et ce avec peu de moyens? Moi c'est sur une page du "Monde" que j'ai pris connaissance des préconisations des islamistes. On pourrait en sourire s'il n'y avait l'horreur des attentats.
Comme la plupart, j'ai peur. Non pas de mourir dans un attentat, ou pire d'y perdre l'un de mes proches. Ou en tout cas pas plus que d'y rester à cause d'une crise d'asthme, d'un accident de voiture, d'un cancer ... J'ai peur de l'obscurantisme et des idées moyenâgeuses, peur de la violence et du sadisme que l'extrémisme et le fanatisme entraînent.
Et cette peur, partagée par beaucoup, n'est-elle pas nourrie et exploitée par les politiques et les médias? Au lieu de donner le mode d'emploi du "devenir terroriste" à tout un chacun, au lieu d'accorder autant d'importance à la chasse aux électeurs et de se vautrer dans un pessimisme permanent, ne vaudrait-il pas mieux allouer de vrais moyens à l'éducation et parler de courbe de bonheur brut ? Au lieu d'accorder une légion étrangère à un prince saoudien pour des raisons économiques, ne faudrait-il pas défendre les droits des hommes, des femmes, des enfants, des blogueurs et des poètes en refusant tout contrat dans des pays violant si ouvertement la Liberté? Il est vrai qu'instruire et aider les gens n'a jamais servi les intérêts des plus hautes sphères, qu'elles soient religieuses ou politiques.
Ok, je suis certainement naïve, idéaliste.
Je respecte les forces de l'ordre françaises, j'en connais quelques représentants que j'apprécie beaucoup. Je ne pense pas qu'on puisse lutter contre le genre d'initiatives tragiques du 14 juillet en augmentant les effectifs des militaires avec des réservistes appelés pour la prolongation de l'état d'urgence. Cela me paraît même contre productif et dangereux. On leur fait porter une sacrée responsabilité dans un combat inégal.
Mais comment vaincre le fanatisme? Je suis bouleversée et perdue face à nouvel attentat. Il n'en reste pas moins que j'espère ne jamais devenir la brebis affolée si facile à manipuler avant d'être dévorée...
16 juillet (suite et fin)
Que l'auteur de l'attentat de Nice ait été une personne gravement perturbée se servant de l’État islamiste comme d'une couverture légitimant ses pulsions violentes, meurtrières et suicidaire, ou un véritable fanatique religieux, radicalisé rapidement, a-t-il vraiment de l'importance?
Les faits, horribles, sont là.
En cette fin de journée, je continue à m'interroger...
Que convient-il de faire un jour de deuil national?
Comment contrer cette succession d'attentats sans que la France ne se brûle aux feux d'un autre genre de fanatisme?
Aimer, ouvrir son cœur et ses bras, développer son sens de l'empathie sera-t-il suffisant?
Je ne sais pas, je ne pense pas, mais j'ai envie de croire en la vie. Alors bye, m'en vais essuyer pour un moment larmes et colère et manger une bonne glace en plein soleil, tête et jambes nues, avant de prendre l'un des beaux stylos offerts fin juin, de mettre un peu de musique... et de rejoindre le major Stiff!
Ensuite, j'allumerai une bougie.