On me demande souvent "comment" j'écris. Est-ce que je sais tout ce qui va se passer à l'avance? Est-ce que je fais des plans?...
Eh bien, non.
Même si je suis plutôt "plannings" dans la réalité, j'aime bien les modifier et me laisser la liberté d'être portée par les événements.
Écrire, c'est vivre. Ce serait tellement ennuyeux de maîtriser son chemin de vie!
Quand je commence un roman, j'en connais le début et la fin. La plupart du temps l'intrigue me titille depuis des années, mais je n'ai qu'une vague idée de la façon de l'étoffer. Je m'acharne d'abord à trouver un titre qui me mettra dans l'ambiance, puis j'écris et réécris les premières pages, parfois une scène qui s'impose. Peu importe si elle se place à la fin.
Tout le reste, je le construis au fur et à mesure.
Me lever le matin et ne pas savoir ce qu'il adviendra de mes personnages, être à table et décrocher de la conversation parce que j'ai enfin LE petit truc qui me permettra d'avancer, croiser quelqu'un, entendre une phrase et me dire que c'est incroyable, ça colle pile poil avec une attitude ou un dialogue à placer...
Bref, comme ce matin, être face à une page blanche et espérer des mots, des émotions, de l'action ou de la tendresse.
Ne pas savoir. Croire.
Exister.